Aux Etats-Unis, la dégradation des indices des directeurs d’achat s’est étendue aux activités de services, tandis qu’en Europe, les activités de services demeurent étonnamment robustes malgré la faiblesse persistante du secteur industriel. Ceci est le constat de Guy Wagner, chief investment officer de BLI - Banque de Luxembourg Investments, et son équipe, dans leur analyse mensuelle, les ‘Highlights’.
La faiblesse généralisée du secteur manufacturier continue à peser sur la croissance de l’économie mondiale. Aux Etats-Unis, la dégradation des indices des directeurs d’achat s’est étendue aux activités de services, « les indicateurs demeurant toutefois au-delà du seuil critique de 50 séparant contraction et expansion, tant pour l'industrie que pour les services », explique Guy Wagner, chief investment officer et administrateur-directeur de la société de gestion BLI - Banque de Luxembourg Investments. « Pour le deuxième trimestre, la plupart des analystes s’attendent à une progression du PIB américain de 2% maximum, ce qui correspondrait à un ralentissement notable de la conjoncture, la menace d'une récession restant toutefois contenue. »
Les activités de services en Europe demeurent étonnamment robustes
En Europe, les activités de services demeurent étonnamment robustes malgré la faiblesse persistante du secteur industriel, empêchant pour l’instant une détérioration du marché de l’emploi. En Chine, la croissance semble se stabiliser, la moindre dynamique côté activité industrielle étant compensée par des ventes au détail toujours vigoureuses. Au Japon, la dépendance importante de l'économie à l’égard des exportations limite le potentiel de croissance actuel. « Tant que les tensions commerciales entre les Etats-Unis et la Chine ne s’atténueront pas de façon significative, le secteur manufacturier devrait avoir du mal à se reprendre. »
Réserve fédérale : une baisse du taux des fonds fédéraux semble fort probable
Conformément aux attentes, le Comité monétaire de la Réserve fédérale américaine a laissé inchangé son principal taux directeur au mois de juin, la borne supérieure du taux des fonds fédéraux demeurant à 2,5%. Néanmoins, durant la conférence de presse, le président Jerome Powell a abandonné le mot patience à l’égard du prochain ajustement de taux, soulignant l'aggravation des incertitudes économiques provenant des tensions commerciales et du ralentissement de la conjoncture mondiale. « Suite à ces propos, une baisse du taux des fonds fédéraux lors de la prochaine réunion du comité monétaire fin juillet semble fort probable », selon l’économiste luxembourgeois. A l'occasion du forum annuel de la Banque centrale européenne, son président Mario Draghi a suggéré une nouvelle expansion de la politique monétaire en raison de l'assombrissement des perspectives conjoncturelles et de la tendance baissière de l'inflation. « Une baisse supplémentaire des taux d'intérêt et une relance du programme d'assouplissement monétaire quantitatif avant l'arrivée à terme du mandat de Mario Draghi à la tête de la BCE fin octobre ne peuvent dès lors plus être exclues. »
L’indice S&P 500 réalise sa meilleure première moitié d'année depuis 1997
Après le recul au mois de mai, les marchés boursiers ont repris leur tendance haussière en juin. Les perspectives de relâchement monétaire des deux côtés de l'Atlantique ont considérablement soutenu les cours des actions. Ainsi, tous les indices majeurs ont progressé. L'indice phare américain S&P 500 a atteint un nouveau record historique au cours du mois, et a clôturé le premier semestre avec une hausse de 17,4%, ce qui constitue sa meilleure première moitié d'année depuis 1997.