Luxembourg
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L’accélération de la progression de l’épidémie de Covid-19 et sa propagation à l’ensemble des continents ont entrainé une hausse subite de la volatilité sur l’ensemble des bourses mondiales face au spectre d’un ralentissement de la croissance économique mondiale.

  • Cette correction doit être remise dans son contexte, celui d’une récente forte performance des marchés actions. La plupart des marchés n’ont fait que reculer quelque peu par rapport à leurs plus hauts historiques récents. Ainsi, par exemple, le marché américain n’a abandonné qu’une partie des gains générés au cours du 4e trimestre 2019.

 

Source: Lipper

 

  • Le principal problème n’est pas le virus en lui-même mais l’époque dans laquelle nous vivons. Les médias sociaux et une classe dirigeante qui tend à surréagir à tout évènement. C’est cette réaction excessive qui pourrait faire basculer le monde dans une sorte de récession. L’opinion générale semble aujourd’hui être que l’impact économique du virus sera plus important que la pandémie elle-même. Par ailleurs, face à une épidémie de ce type, nous aurions besoin de dirigeants compétents, de systèmes d’information fiables, d’une grande confiance de la population dans les gouvernements et institutions et d’un environnement géopolitique coopératif. Tout cela fait aujourd’hui défaut, ce qui pourrait aggraver la situation.
  • L’impact à court (et long terme) sur la croissance mondiale est actuellement impossible à quantifier. La perturbation des chaînes d’approvisionnement mondiales pourrait être généralisée et durable. Les banques centrales ne peuvent rien faire pour réparer les chaînes d’approvisionnement.
  • Les estimations quant à la croissance bénéficiaire pour 2020 sont trop élevées et devront être révisées. Les entreprises vont probablement se servir du virus comme d’une excuse pour réduire les attentes.
  • Les investisseurs sont actuellement nerveux. En fin de compte, personne n’a la moindre idée de comment les choses vont évoluer. Le court-termisme, le succès de la gestion passive, les mécanismes de trading systématique fondés sur le momentum… font que, une fois que les choses partent dans une direction, elles tendent à poursuivre sur cette même trajectoire.
  • Dans l’ensemble, il semble que l’impact du Coronavirus continue de se propager et que le flux d’informations relatives au virus, aux risques pesant sur les bénéfices des entreprises et aux données économiques continue de se détériorer. La chute des cours des actions apparaît dès lors logique.
  • Sur le plan positif, il est évident que tout risque de ralentissement de la croissance induit par ce virus et de nature à menacer la poursuite de l’expansion économique entraînera une réponse politique agressive. La Réserve fédérale a déjà clairement annoncé qu’elle se tenait prête à agir tandis que des pays comme Hong Kong et l’Italie ont annoncé des mesures de relance budgétaire. La question principale est de savoir si le marché sera prêt à regarder au-delà de ce qui devrait sans doute être un ou deux trimestres difficiles pour les données économiques mondiales et les bénéfices des entreprises.
  • Les valorisations se sont évidemment améliorées à la suite de la chute synchronisée des cours des actions et des rendements obligataires. La prime de risque implicite des actions, qui prend en considération les taux d’intérêt, montre que les actions sont sous-évaluées. En termes absolus, c’est-à-dire sur la base du rendement du dividende, des ratio cours/valeur comptable et cours/bénéfices, les actions se négocient à des niveaux proches de leur moyenne des 30 dernières années. Il y a cependant d’importantes différences entre les marchés et entre les styles « value » et de croissance. Il n’est par ailleurs pas sûr que des ratios traditionnels tels que le rapport cours/bénéfices soient encore pertinents dans un régime structurel de taux bas. A court terme, les valorisations devront probablement s’ajuster à des perspectives de croissance plus faible. La baisse des taux d’intérêt devrait atténuer ce processus d’adaptation.
  • Dans l’ensemble, un rebond des marchés est possible après la forte baisse de la semaine dernière, mais les marchés pourraient rester en mode « risk off » jusqu’à ce que les données ne montrent plus d’augmentation du nombre de cas de coronavirus hors de Chine. Il est dès lors prématuré de racheter. Il ne s’agit pas ici d’un évènement classique « buy-the-dip ».
  • En ce qui concerne nos fonds, nous pensons que le meilleur moyen de faire face à cette situation est de nous concentrer sur ce que nous pouvons maîtriser et sur notre processus d’investissement. Etant donné que notre méthodologie d’investissement vise à privilégier les entreprises de qualité (c’est-à-dire celles dotées d’un avantage compétitif durable, qui génèrent d’importants flux de trésorerie disponibles et dont le bilan est sain), nous sommes convaincus que nos fonds sont bien positionnés pour traverser cette crise. En outre, tous nos fonds mixtes ont entamé la semaine dernière avec une faible allocation aux actions et/ou des niveaux de cash élevés.
  • Nous pensons toujours que la meilleure (voire la seule) façon pour un investisseur de protéger son pouvoir d’achat à long terme est d’investir dans des actions de sociétés de qualité.

Guy Wagner, Chief Investment Officer 

D’origine d’une famille d’entrepreneurs au Luxembourg et licencié en Sciences Économiques de l'Université Libre de Bruxelles, Guy a rejoint la Banque de Luxembourg en 1986, où il fut successivement responsable des départements Analyse Financière et Asset Management. Il devient ensuite Administrateur-Directeur de BLI - Banque de Luxembourg Investments, société de gestion nouvellement créée en 2005.

Depuis juillet 2022, il se consacre exclusivement à son rôle de Chief Investment Officer, à la gestion des portefeuilles et à la direction de l’équipe en charge de la gestion des différents fonds.

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